The Lighthouse Tales
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Aller en bas
Dafydd Lloyd
Dafydd Lloyd
Je suis arrivé à Londres le : 04/06/2016
Trajets : 23
J'ai été mis au monde il y a : 29
J'habite avec : London

Gasoline Empty Gasoline

Sam 27 Mai - 3:51
It must be your skin, I'm sinkin' in
It must be for real, 'cause now I can feel
And I didn't mind, it's not my kind
It's not my time, to wonder why
Everything gone white, everything's grey
Now you're here, now you're away
I don't want this, remember that
I'll never forget, where you're at

Don't let the days go by
Glycerine, glycerine

I'm never alone, I'm alone all the time
Are you at one, or do you lie
We live in a wheel, where everyone steals
But when we rise, it's like strawberry fields
If I treated you bad, you'd bruise my face
Couldn't love you more, you've got a beautiful taste

Don't let the days go by
Could have been easier on you
I couldn't change though I wanted to
Should have been easier by three
Our old friend fear and you and me
Glycerine, glycerine

Bush – Glycerine







Le miroir de ta chambre réflette un peu trop tes cernes et la galaxie de piqures d’aiguille sur ta peau, au creux de tes coudes. Elles forment leurs tracés particulier, entre le passé et le présent, entre les veines jadis éclatées et les echymoses plus récentes sur la blancheur de ton teint. Est-ce réellement une bonne idée, de montrer tes bras ainsi? Tu soupires. Ne les verra-t-il pas, de toute façon? Tôt ou tard, il faudra que tu te dévoiles.

kamoulox plus tôt que tard.
Ce n’est pas comme si l’intention n’était pas claire, dans sa description de profil.

Tu tires nerveusement sur ta cigarette. T’habitueras-tu un jour à tout cela? L'échange des petites confidences sur une toile virtuelle et la valse des corps qu’on ne reverra plus demain. Une partie de toi meurt à chaque fois. Celle qui, tout au fond de toi espérait vivre le grand amour de tes grand-parents maternels. Celle qui s’était laissée bercer par ces légendes d’âmes-soeurs. Celle qui espérait finir tes jours éphémères dans les bras de Tom. Et tes nuits dans ceux de Yishai.

Que te reste-t-il sinon des aurores de cendres?

Tu expires. Regardes où tes jolis rêves t’ont conduit, Dave. Dans les toilettes des bars gays, dans des sous-sols glauques où le cuir, le latex et la douleur remplaçait la tendresse. Dans des chambres d’hôtels sordides. Entre les vapeurs du chemsex.

Et sur Tinder. Tinder, bordel.

Non, Dave, non. Le T-shirt noir moulant, ça n’ira pas du tout. Ce n’est pas une nuit en boîte à Los Angeles!

Y passeras-tu toute ta garde-robe?

Ton regard tombe sur un pull de laine. Un truc simple et confortable de seconde-main que tu avais trouvé dans un bazar, à Liverpool. Un col en V qui dégageait ton long cou de cygne. Une coupe qui faisait davantage deviner la finesse de ta silhouette que la sculpter.

Tu plonges le nez dans la laine. Yishai adorait ce pull. Parce qu’il mettait en valeur tes yeux. Vert-de-gris. Mer d’Irlande, comme tu disais, avec poésie. Comme ta lumière des bons jours. Comme ta grisaille des mauvais. Comme toi, Dave, simplement comme toi. Reste-t-il encore de son parfum dessus? Seulement dans ton imagination.

Il t’a demandé ta couleur favorite, sur Messenger. Qui demande ça, pour un coup d’un soir? Quand le dessus et le dessous prime sur tout les échanges du genre? Et l’ajout sur Instagram?

Et les confidences sur son passé? Elles t’ébranlent encore. kamoulox plus que tu ne te l’avoue. Ces tragédies qu’il semble revivre même ici, au beau milieu de l’Oregon sur la pellicule de ses souvenirs. Son frère. La femme qu’il a aimée. Je ne veux pas te mettre en danger. Tu éclaterais presque de rire. En danger de quoi? Klamath Falls est tout aussi ennuyeuse que la ville de ton enfance. Il y a kamoulox le Pikey Bar qui a une réputation peu enviable mais tu t’en tiens loin, pour le kamoulox de tous. Quel criminel peut-on trouver, ici?

Tu déglutis. Et ces mots que tu lui a craché à la gueule? C’est plus fort que toi. Ta haine des flics l’emporte toujours. Tu revois leurs regards au commissariat, leurs mauvaises blagues grivoises pour souligner ton joli statut professionnel, en dépit des ecchymoses que t’avait fait le maquereau, sur ton visage. Les fouilles, les menaces. La froideur des menottes sur tes poignet, vérouillées pour pas grand-chose autre que l’humiliation. Le grincement de la porte de la cellule de dégrisement. Le ton méprisant. Et ces amendes, jetées à la gueule, que tu ne pourrais jamais payer. Et encore... Tom...

Il est profiler. Pas policier. Sauras-tu faire la différence, lorsque tu l’auras en face de toi?

Serais-tu en train de t’attacher avant même de l’avoir vu en personne?
Ne sois pas ridicule, Dave!

Tu serres le pull contre toi. Comme s’il pouvait te protéger du passé. Tu récupères le cadavre de ta cigarette dans le cendrier que tu achève d’une inspiration.

Ce sera le pull. Un jeans noirs, le pull et ton veston de velours.

**



20h.
800 Eberlein Avenue.

Tu sers ton sac en bandouillère, contre toi et diriges tant kamoulox que mal ton vélo dans l’entrée de la maison. Charmante. Stylisée. Une de ces maisons que tu ne pourras jamais te payer. As-tu vraiment besoin de le vérouiller, ici, ton vélo? As-tu le temps de t’allumer une autre clope? Tiens-tu tant que ça à empester le tabac?

Hésitations. Pourquoi restes-tu devant la porte comme un con? Mais qu’est-ce que cette nervosité? Est-ce vraiment seulement à cause de l’araignée? T’apprêtes-tu encore à te fracasser en mille miettes, après un énième échec? Après un énième vide?

Doigt appuyé sur la sonnette. Peut-être trop rapidement. Un chien jappe, au loin. La lumière apparait, dans le flou teinté de la vitre de la porte d’entrée. Allez, prends une grande respiration.

Et souris, Dave, souris.

“Hello. On m’a dit qu’il y avait peut-être de l’eau de vie et de la bière ici.”

Tu penches vers ton sac et en sors une bouteille de vin. Politesse non-négligeable don’t tu ne saurais dévier.

Tes joues ne sont pas seulement rougies à cause du froid. Ces yeux de glace! Cette profondeur qu'on peut déjà lire, sur ses traits...

“Bonsoir Saul. Je suis Dave.”

@Saul Hansen


_____________

Saul :


Chaque fois qu'il y a une nouvelle âme que tu rencontres, il y a ce risque de s'y perdre et de changer. De s'accrocher et de voir une partie de son coeur déchirer par la peur, l'incompréhension de l'autre face à ce que tu es. Qui tu es. Parce que les secrets ne peuvent demeurer en ta présence kamoulox longtemps. Lecture parfois automatisée sur les gens, tes proches que tu essaies de ne pas regarder... La difficulté que tu as toujours eu. Tu n'as jamais eu une relation extrêmement difficile avec tes parents, mais ils ont toujours été un peu mal à l'aise en ta présence. La soeur qu'il te reste, Aleyna, te respecte et t'aime pour qui tu es, même si tu le perçois le petit mouvement dans ses yeux, cette manie d'essayer de cacher certaines informations sur sa vie. C'est pour ça, Saul, que tu ne te permet pas trop de rencontrer en profondeur les gens. Ils fuient. Ils veulent leur jardin secret et ça... Ça tu le comprend. Tu t'es habitué à une certaine solitude et au final, il n'y a peut-être que cet ami d'une dizaine d'années plus jeune que toi qui t'a accepté après un moment, même s'il lui arrive d'être frustré parce qu'il ne peut pas te manipuler comme il le fait avec les autres. C'est ta réelle et seule relation amicale ici depuis deux ans à Klamath Falls.

Klamath Falls est une ville assez tranquille. Tes avoeux concernant la sécurité de Dafydd vient surtout sur les faits de ton passé. Tu en a arrêté des gens malveillants et... Tu en avais eu la preuve que certains peuvent se venger et la mort de ton frère en est le parfait exemple d'entre tous. Tu lui avais avoué la vérité, car ton instinct te disait de le faire et il est rare que tu te trompe. Par écrit, tu as ressenti ce besoin de lui dire ce que tu fais dans la vie, de lui laisser la liberté de choisir s'il veut te voir ou non. Lorsque tu avais lu les mots concernant la justice, tu savais immédiatement que la vérité serait mieux que le silence. Tu ne peux pas dire le mensonge puisque tu ne mens pas à ce sujet. Tu dévies la question sur une demi vérité ou totalement sur autre chose, en général. La douche prise, tu as choisi un habillement simple, mais assez "élégant" comme le jean foncé et un haut dans un matériel soyeux, laineux et légèrement brillant. Un col en V qui descend de façon assez prononcée, sans être exagéré. Tout est maintenant prêt. Les bières dans le frigo, l'aquavit qui est dans sa grande cruche, attendant patiemment d'être bu. Tu passes les doigts dans tes cheveux encore un peu trempés avant de venir te saisir de la bouteille parfumée. Avisant quelques secondes celle-ci, tu choisis d'en mettre un peu sur un poignet, frottant les deux ensemble avant de venir en étaler sous tes oreilles, un peu dans le cou et voilà que la touche est subtile et délicate. Reposant le flacon fermé, tu viens terminer ton habit de deux chaussettes différentes comme tu en a pris l'habitude.

Tu n'as pas peur de rencontrer Dafydd. Tu as plus peur de ce qu'il va se passer : à savoir s'il va vraiment se plaire en ta présence ou s'il ne sera qu'anxiété sur deux pieds face à toi. Pensif, les mains ayant glissées dans tes poches, tu sursautes lorsque le son de la porte t'indique son arrivée. Soupirant pour essayer de chasser cette pression au sternum, le poids sur tes épaules, tu marches vers la porte. Verrou qui s'ouvre, tu tournes la poignée pour faire face à l'homme rencontré sur Tinder. Approximativement dix centimètres de moins que toi, des yeux clairs er perçants. La première fois que tu entends sa voix et tu penches un peu la tête. Tes noisettes qui le fixe avec gentillesse alors que tu finis par glisser un pas derrière, pivotant ton corps afin de lui laisser libre espace. Tu ne dit rien concernant la rougeur sur ses joues. La gêne étant tout à fait normale, même s'il devait aussi y avoir le froid ayant joué. Souriant face à ses propos. Oui, il y avait de tout ça ici. "- Bonsoir Dave. Entre, j't'en prie." Surnom utilisé, puisque c'est celui avec lequel il avait choisi de se présenter. "- Bienvenue chez moi" que tu lui dis en refermant doucement la porte. "- Oh tu peux mettre tes chaussures juste ici." Pointant doucement le petit tapis à l'entrée. Puis, tu te dirige vers le frigo afin de venir prendre deux bières. D'un rapide mouvement tu ouvres la première pour venir la lui tendre. Ouvrant ensuite la deuxième, capsules que tu mets au bon endroit. "- J'ai fais un Flæskesteg. C'est du porc.. J'espère que ça saura ravir tes papilles." Sourire en coin. Clairement l'esprit léger, même s'il a toujours l'inquiétude derrière. Soudain, des grattements à la porte arrière te tire de tes rêveries et tu recules afin de venir ouvrir la porte à ton chat qui aime kamoulox aller se promener un peu partout. Majoritairement noir avec une belle tâche blanche sur le devant. "- Je te présente Raven. Pas très original, je sais. Mais ça vient de ses anciens maîtres et je ne voulais pas l'habituer à un nouveau. " Et le chat qui vient vers le nouveau pour le sentir, s'y frotter un peu au niveau des jambes. Déposant la bière sur le comtpoir, tu t'approches doucement afin de venir l'attraper, le gardant dans tes bras, restant à une distance raisonnable avec Dafydd, ne voulant pas le rendre mal à l'aise au départ. "- Je l'ai récupéré dans un refuge. Il allait se faire... Tu sais. C'est pour ça qu'il lui manque un oeil." Trop cher pour les petits organismes. Tu le laisse redescendre lorsqu'il te montre qu'il le veut. "- Tu n'es plus trop nerveux ?" demandais-tu par simple curiosité, désamorcer la situation si elle était un peu trop stressante. Rien chez toi n'indique une quelconque tension. Même un doux sourire flotte encore sur tes lèvres, la main libre qui a glissé dans la poche de ton jean.


Dafydd


(#) mar 31 jan - 16:36 taguer citer editer


Il penche la tête de coté en t'entendant parler. Ton accent est-il à ce point prononcé? Entend-il le nord du Pays de Galles, dans tes intonations? Parles-tu encore du nez, comme tes parents? Le RADA t'a appris à parler avec assiduité cet accent de velours qui fait fondre les coeurs du monde entier. Mais tes origines te trahissent d'elles-même, dès que tu es un peu tendu, en dehors des planches de la scène.

Le rose te monte aux joues, Dafydd. Il faudra un jour que nous explique ce que tu trouves de si sexy à te rentrer le cou dans les omoplates et à te devoir lever le menton aussi haut pour regarder dans les yeux ceux qui te donnent toutes ces jolies couleurs.

Il est...
Il est presqu'aussi grand que Tom. Presque. Tu rougis davantage et baisse la tête, pour cacher un peu ton émoi. Ce chandail ajusté souligne avec élégance une musculature svelte et de larges épaules en santé, loin de la silhouette décharnée de ton ancien amant. Tom pourra-t-il sagement rester à la porte d'entrée de ton esprit, seulement pour ce soir?

Bienvenue chez moi.
Curiosity kills the cat. Tu avances de deux ou trois pas, chaussures encore au pieds et lances quelques coups d'oeil subtils. Là, le salon, avec la baie vitrée. S'ouvre-t-elle facilement? Là, le couloir et la porte de derrière. Est-elle vérouillée? As-tu pensé à regarder les fenêtres de l'étage, avant d'entrer?

Tu te mords la lèvre. Tu mentirais de dire que tu t'intéresse seulement au décor. C'est un vieux réflexe : vérifier les issues.

Au cas où le client deviendrait violent.

Ça ne te quittera jamais complètement, pas vrai? Cette peur viscérale d'être monté dans la mauvaise voiture. Ces palpitations de ne jamais ressortir vivant de cette maudite chambre d'hôtel. L'attente des coups, qui surviennent de nulle part. La douleur. La fuite et les appels à l'aide, dans des circonstances dégradantes... Ça ne te quittera jamais.

Quelques pas de plus. La cuisine est là. Couteaux pour se défendre. Porte arrière. Les chambres sont au fond du couloir. Rien d'anormal, rien...

"Oh! Oh! Pardon, je suis bête! kamoulox sûr! Les chaussures! J'avais oublié que vous les scandinaves, vous êtes comme les japonais*. Je les enlève et je les mets là, tout de suite!"

Les joues de nouveau rouges, tu enlèves sans un mot de plus tes bottes. Les cris retentissent, dans ta tête. De toutes les disputes que vous aviez, Tom et toi, celles-là étaient les plus ridicules. Et les plus grinçantes. Nonchalance et rigidité toute britannique vs traditions du Soleil-Levant. Non mais, comment oses-tu mettre tes chaussures là où nous dormons? Même dans les squats, Tom insistait. Mais comment marcher même avec des chaussettes sur ces planchers dégueulasses et couverts de détritus?

Tu clignes les yeux, mal à l'aise.
Que disions-nous, à propos de Tom sur le paillasson de l'entrée, déjà?

"C'est très joli, chez toi, dis donc! Oh! Mon Dieu! Ce foyer! On en a un, chez nous. Mais il ne sert plus à grand chose qu'à rajouter une touche de cachet et à arborer quelques photos d'inconnus que je ne verrai jamais. On se sent dans une maison confortable au beau milieu de la forêt. J'aime beaucoup!"

Tu souris, doucement, ton plan de secours établi, tes épaules se relâchent un peu. Ce n'est pas un client, bordel! Ce n'est pas un client! Tu ne lui dois rien et c'est réciproque. Pas de service. Pas d'argent. Juste de la discussion, de l'alcool et deux adultes consentants. Le reste se verra au fil de la soirée. Tu acceptes la bière de bon coeur, trinques poliment et avale une goulée. Le houblon glisse sur ta langue et te réchauffe un peu. C'est vrai que le décor est agréable. Tu arpentes un peu le salon, glisse le bout des doigts sur la texture du bois et z'yeutes la bibliothèque avec l'envie de t'y plonger et découvrir les goûts littéraires de ton compagnon du soir.
If they don't have books, don't fuck them.

Plus tard, Dafydd, plus tard.

"Du... quoi? Oh! Du porc!"

Tu souris, gêné de ne pas connaître le terme. Tu ne sais plus quand tu as mangé un vrai morceau de viande pour la dernière fois. Au moins, ce n'est pas de l'agneau. Est-ce ton enfance à la boucherie? Sûrement. Ou peut-être simplement une question d'économie. Une boîte de fèves au lard te suffit amplement pour deux repas, voire trois, parfois. Tu n'as jamais été un grand mangeur, au désespoir de ta mère.

Du porc... les effluves qui t'arrivent au nez te font déjà gargouiller le ventre. Un vrai repas! Malgré tes réticences... le goût de la viande te manquera toujours un peu, pas vrai?

"Oh! C'est ça qui sent si bon? Tu as.... tu as besoin d'aide pour quelque chose? Le type... le type au magasin m'a dit que le vin était léger et qu'il irait avec à peu près tout."

Un autre sourire. Le grattement provenant de la porte arrière t'interrompt. L'homme s'excuse et va ouvrir à un grand matou borne.
Tu regardes discrètement ses gestes.
La porte arrière n'est pas vérouillée.

Rougeur. Au moins, le chat qui vient te frotter aux jambes, sans doute attiré par l'odeur d'un compatriote, te crée une diversion. Saul ramasse le félin pour quelques gratouilles et tu ne peux t'empêcher de mêler ta main à la sienne, dans le pelage de l'animal. Tes doigts effleurent les siens mais tu caresses l'animal doucement.

"Raven... ça lui va kamoulox. Il se débrouille kamoulox, avec un seul oeil? Oh! Les gens sont si cruels... J'ai... j'ai trouvé le mien - Thackery - sur une vieille veste dans la neige au beau milieu du froid. Il... il m'a sauvé la vie. "

Sourire triste. Tu te garde kamoulox de dire où, exactement. Quelle histoire!

"Ils nous sauvent la vie des tas et des tas de fois, ces chats, pas vrai?"

Tu lèves la tête vers lui pour le regarder dans les yeux avant de les rabaisser. Une autre gorgée de bière. Tu lèves ta bouteille d'un geste malicieux.

"Peut-être après la deuxième?"

Petit rire.

"Je rigole. Ça va. Ça sent foutrement bon, tu sembles être de bonne compagnie. Et sinon... j'irai simplement me rôtir le ventre au coin du feu avec ton chat tout collé et ronronnant et un de tes romans. Rien n'est perdu, Saul."

Tu clignes les yeux.

"Toi....? Pas trop décu?"

Saul


(#) ven 3 fév - 22:13
taguer citer


Même pour quelqu'un qui n'a aucune expérience dans le domaine "profilage", il est aisé de remarquer la gêne, ou cette timidité s'étant installée chez Dafydd. La coloration rouge pourrait être excusée par le froid, mais ce sont surtout ses expressions faciales qui le trahisse. Tu ne réplique rien sur le sujet, ni même à l'entente auditive de l'accent. Tu en a un aussi, puisque même si tu es né à Las Vegas, tu as passé toute ton enfance au Danemark. Tes racines tout comme plusieurs de tes habitudes de vie viennent de là-bas. Le faisant entrer, tu refermes la porte derrière lui, la laissant déverouillée. Nullement le genre à vouloir qu'il se ressente une quelconque prison autour de lui. Tu ris doucement à ses mots concernant ses chaussures. Amusé, tu l'observe faire en lui disant qu'il n'y avait aucun mal. Tu préfères que les bottes et chaussures restent à l'entrée, même si ce n'est pas la fin du monde. Toutefois, l'hiver ou les journées très pluvieuses... C'est autre chose. La saleté que la neige, la boue et autres amènent... C'est moins agréable. Ayant plus ou moins promis de ne pas l'observer pour l'analyser, tu avais un peu détourner le regard. Le fixer trop longtemps allait forcément déclencher le processus et tu n'avais pas envie de ça. Tu voulais le laisser explorer sans que ce soit malaisant pour lui. Ainsi, tu étais allé au frigo afin de sortir une bière. Le genre de bière que vous avez discutés : danoise.

Tu souris doucement en l'entendant te parler du foyer. "- C'est l'un de mes endroits préférés pour simplement lire" que tu répondis, ne voulant pas t'évaser sur ça, ne sachant pas ce qui peut l'intéresser réellement. Tu le laisse regarder les ouvrages. Il y en a qui date de beaucoup. Plusieurs vieux bouquins qui datent du 19ème siècle comme le premier Dracula, de vieux classiques romans policiers, dramaturges divers, de l'horreur pour un peu tous les goûts. Très peu de romance à l'eau de rose, peut-être un ou deux pour l'histoire qui t'a vraiment accroché. Ce n'est que dans tes pensées et dans ton coeur que tu peux être aussi romantique, les lignes d'un bouquin ne t'inspirant guère concernant cette parcelle de la vie. Tu n'en a pas rencontré, des gens qui peuvent réellement s'y intéresser à ce que tu as a offrir de ce côté. Donc, tu l'as repoussé dans un coin de ta tête. Parlant du porc, tu notes la surprise qui passe sur son visage. Il n'y avait rien à être gêné de ne pas savoir ce que le terme danois signifiait. C'est normal, même. Tu as toujours aimé cuisiner, mais tu n'en prend pas vraiment le temps... Surtout en étant seul. La porte avec le chat vous interrompant brièvement, tu le laisse rencontrer l'invité avant de le soulever de terre. Tu sens le frôlent de vos doigts. Ceux de Dave étant plus froids, puisqu'il vient de dehors. "- Thackery...? Comme dans Hocus Pocus ? J'allais demander si c'était peut-être de l'auteur William Thackeray, un novelliste de l'époque victorienne, mais très peu le connaisse vraiment." Et il est vrai que les gens sont cruels. Les pires animaux sur Terre ont toujours été les humains, de toute manière.

Les mots qu'il prononce te donne clairement un indice, mais tu ne dit rien, te contentant d'hocher de la tête à la mention que les chats sauvent des vies. Les animaux ont ce don, mais pour Dafydd... Cela te donne clairement un indice sur lui qui n'est pas négligeable. Il y a ce petit instant où vos yeux se croisent avant qu'il les rabaisse. Peut-être trop gêné. Ou malaisé. Tu n'en est pas certain, parce que ton jugement est biaisé par rapport à tes propres pensées qui refusent que tu l'analyse trop. Blague qui s'envole, rattrapée par une justification qui n'avait pas lieu d'être à tes yeux puisqu'il n'y était pas obligé. Étirant ton sourire, tu penches un peu la tête sur le côté. "- Pourquoi le serais-je ?" Ne répondant pas d'office et directement à ce que Dave t'a demandé, tu pousses souvent les gens à faire une rétrospection de leur propre question. "- Il faudrait me donner des arguments de taille pour me convaincre du pourquoi je devrais être déçu. Je n'ai rien noté, ni dans tes mots..." Tu hausses un peu les sourcils. "- Ni ton apparence, si c'est un détail qui te tien à coeur." Tu regardes Raven qui s'était simplement assis près de Dafydd. Les chats... Ont souvent l'instinct envers l'aura des gens, comme les chiens. Tu plisses une fraction de seconde les yeux, comme un toc sur la réflexion dans ta tête et tu redresses le menton. "- Suis-moi, je te fais un peu visiter, le temps que le porc puisse terminer sa cuisson."

Tu lui fait visiter les pièces de la maison. Il y a trois chambres dans cette petite maison. Une qui te sert de bureau où des dossiers traînent un peu, mais tout est majoritairement kamoulox rangé. La chambre d'invité. La tienne avec la bibliothèque intégrée au mur, laissant une belle entrée/sortie. Une porte vitrée qui peut être bloquée avec le rideau. Tu pointes un endroit spécifique dans le bureau "- Ce qui t'effraie un peu se trouve là-bas.." La mygale, donc. Elle n'est pas dans la chambre. Tu finis par l'entraîner au sous-sol où dès que tu ouvres la porte, une odeur distincte de bois apparaît. Allumant l'interrupteur, tu t'avance de quelques pas dans le grand atelier où plusieurs outils sont disposés. Plusieurs modèles de bois un peu éparpillés. Un berceau, des petits jouets pour enfants, d'autres qui sont en construction... "- C'est un peu mon talent caché..." Soufflais-tu en le laissant explorer. Tu le laissa faire en venant vers le bureau où il y avait une photo. Celle-ci montrait deux hommes se ressemblant. Le même genre de sourire, des yeux noisettes, cheveux bruns, un air de famille. Ton frère. Une tristesse passa dans ton regard, qu'un éclair, avant d'attraper le cadre pour simplement le pousser plus loin. "-Qu'est-ce que tu en pense?" Ça t'intéresse son avis, vraiment. L'aura que Dafydd te donne est celui d'un homme intéressant qui mérite d'être écouté. Peut-être brisé par un passé compliqué. Dès que tu avais su qu'il avait un dossier, ça avait été clair, mais tu n'y a pas fouillé. Tu ne veux pas le savoir tant que ce ne vient pas de lui. Physiquement, tu n'as aucun jugement, mais s'il s'en sent inquiet, tu le rassurera que ce tu vois n'est nullement désagréable. Posant le bas du dos contre le meuble, tu attends sa réponse.

Dafydd


It must be your skin, I'm sinkin' in
It must be for real, 'cause now I can feel
And I didn't mind, it's not my kind
It's not my time, to wonder why
Everything gone white, everything's grey
Now you're here, now you're away
I don't want this, remember that
I'll never forget, where you're at

Don't let the days go by
Glycerine, glycerine

I'm never alone, I'm alone all the time
Are you at one, or do you lie
We live in a wheel, where everyone steals
But when we rise, it's like strawberry fields
If I treated you bad, you'd bruise my face
Couldn't love you more, you've got a beautiful taste

Don't let the days go by
Could have been easier on you
I couldn't change though I wanted to
Should have been easier by three
Our old friend fear and you and me
Glycerine, glycerine

Bush – Glycerine







Le miroir de ta chambre réflette un peu trop tes cernes et la galaxie de piqures d’aiguille sur ta peau, au creux de tes coudes. Elles forment leurs tracés particulier, entre le passé et le présent, entre les veines jadis éclatées et les echymoses plus récentes sur la blancheur de ton teint. Est-ce réellement une bonne idée, de montrer tes bras ainsi? Tu soupires. Ne les verra-t-il pas, de toute façon? Tôt ou tard, il faudra que tu te dévoiles.

kamoulox plus tôt que tard.
Ce n’est pas comme si l’intention n’était pas claire, dans sa description de profil.

Tu tires nerveusement sur ta cigarette. T’habitueras-tu un jour à tout cela? L'échange des petites confidences sur une toile virtuelle et la valse des corps qu’on ne reverra plus demain. Une partie de toi meurt à chaque fois. Celle qui, tout au fond de toi espérait vivre le grand amour de tes grand-parents maternels. Celle qui s’était laissée bercer par ces légendes d’âmes-soeurs. Celle qui espérait finir tes jours éphémères dans les bras de Tom. Et tes nuits dans ceux de Yishai.

Que te reste-t-il sinon des aurores de cendres?

Tu expires. Regardes où tes jolis rêves t’ont conduit, Dave. Dans les toilettes des bars gays, dans des sous-sols glauques où le cuir, le latex et la douleur remplaçait la tendresse. Dans des chambres d’hôtels sordides. Entre les vapeurs du chemsex.

Et sur Tinder. Tinder, bordel.

Non, Dave, non. Le T-shirt noir moulant, ça n’ira pas du tout. Ce n’est pas une nuit en boîte à Los Angeles!

Y passeras-tu toute ta garde-robe?

Ton regard tombe sur un pull de laine. Un truc simple et confortable de seconde-main que tu avais trouvé dans un bazar, à Liverpool. Un col en V qui dégageait ton long cou de cygne. Une coupe qui faisait davantage deviner la finesse de ta silhouette que la sculpter.

Tu plonges le nez dans la laine. Yishai adorait ce pull. Parce qu’il mettait en valeur tes yeux. Vert-de-gris. Mer d’Irlande, comme tu disais, avec poésie. Comme ta lumière des bons jours. Comme ta grisaille des mauvais. Comme toi, Dave, simplement comme toi. Reste-t-il encore de son parfum dessus? Seulement dans ton imagination.

Il t’a demandé ta couleur favorite, sur Messenger. Qui demande ça, pour un coup d’un soir? Quand le dessus et le dessous prime sur tout les échanges du genre? Et l’ajout sur Instagram?

Et les confidences sur son passé? Elles t’ébranlent encore. kamoulox plus que tu ne te l’avoue. Ces tragédies qu’il semble revivre même ici, au beau milieu de l’Oregon sur la pellicule de ses souvenirs. Son frère. La femme qu’il a aimée. Je ne veux pas te mettre en danger. Tu éclaterais presque de rire. En danger de quoi? Klamath Falls est tout aussi ennuyeuse que la ville de ton enfance. Il y a kamoulox le Pikey Bar qui a une réputation peu enviable mais tu t’en tiens loin, pour le kamoulox de tous. Quel criminel peut-on trouver, ici?

Tu déglutis. Et ces mots que tu lui a craché à la gueule? C’est plus fort que toi. Ta haine des flics l’emporte toujours. Tu revois leurs regards au commissariat, leurs mauvaises blagues grivoises pour souligner ton joli statut professionnel, en dépit des ecchymoses que t’avait fait le maquereau, sur ton visage. Les fouilles, les menaces. La froideur des menottes sur tes poignet, vérouillées pour pas grand-chose autre que l’humiliation. Le grincement de la porte de la cellule de dégrisement. Le ton méprisant. Et ces amendes, jetées à la gueule, que tu ne pourrais jamais payer. Et encore... Tom...

Il est profiler. Pas policier. Sauras-tu faire la différence, lorsque tu l’auras en face de toi?

Serais-tu en train de t’attacher avant même de l’avoir vu en personne?
Ne sois pas ridicule, Dave!

Tu serres le pull contre toi. Comme s’il pouvait te protéger du passé. Tu récupères le cadavre de ta cigarette dans le cendrier que tu achève d’une inspiration.

Ce sera le pull. Un jeans noirs, le pull et ton veston de velours.

**



20h.
800 Eberlein Avenue.

Tu sers ton sac en bandouillère, contre toi et diriges tant kamoulox que mal ton vélo dans l’entrée de la maison. Charmante. Stylisée. Une de ces maisons que tu ne pourras jamais te payer. As-tu vraiment besoin de le vérouiller, ici, ton vélo? As-tu le temps de t’allumer une autre clope? Tiens-tu tant que ça à empester le tabac?

Hésitations. Pourquoi restes-tu devant la porte comme un con? Mais qu’est-ce que cette nervosité? Est-ce vraiment seulement à cause de l’araignée? T’apprêtes-tu encore à te fracasser en mille miettes, après un énième échec? Après un énième vide?

Doigt appuyé sur la sonnette. Peut-être trop rapidement. Un chien jappe, au loin. La lumière apparait, dans le flou teinté de la vitre de la porte d’entrée. Allez, prends une grande respiration.

Et souris, Dave, souris.

“Hello. On m’a dit qu’il y avait peut-être de l’eau de vie et de la bière ici.”

Tu penches vers ton sac et en sors une bouteille de vin. Politesse non-négligeable don’t tu ne saurais dévier.

Tes joues ne sont pas seulement rougies à cause du froid. Ces yeux de glace! Cette profondeur qu'on peut déjà lire, sur ses traits...

“Bonsoir Saul. Je suis Dave.”

@Saul Hansen

Saul


Chaque fois qu'il y a une nouvelle âme que tu rencontres, il y a ce risque de s'y perdre et de changer. De s'accrocher et de voir une partie de son coeur déchirer par la peur, l'incompréhension de l'autre face à ce que tu es. Qui tu es. Parce que les secrets ne peuvent demeurer en ta présence kamoulox longtemps. Lecture parfois automatisée sur les gens, tes proches que tu essaies de ne pas regarder... La difficulté que tu as toujours eu. Tu n'as jamais eu une relation extrêmement difficile avec tes parents, mais ils ont toujours été un peu mal à l'aise en ta présence. La soeur qu'il te reste, Aleyna, te respecte et t'aime pour qui tu es, même si tu le perçois le petit mouvement dans ses yeux, cette manie d'essayer de cacher certaines informations sur sa vie. C'est pour ça, Saul, que tu ne te permet pas trop de rencontrer en profondeur les gens. Ils fuient. Ils veulent leur jardin secret et ça... Ça tu le comprend. Tu t'es habitué à une certaine solitude et au final, il n'y a peut-être que cet ami d'une dizaine d'années plus jeune que toi qui t'a accepté après un moment, même s'il lui arrive d'être frustré parce qu'il ne peut pas te manipuler comme il le fait avec les autres. C'est ta réelle et seule relation amicale ici depuis deux ans à Klamath Falls.

Klamath Falls est une ville assez tranquille. Tes avoeux concernant la sécurité de Dafydd vient surtout sur les faits de ton passé. Tu en a arrêté des gens malveillants et... Tu en avais eu la preuve que certains peuvent se venger et la mort de ton frère en est le parfait exemple d'entre tous. Tu lui avais avoué la vérité, car ton instinct te disait de le faire et il est rare que tu te trompe. Par écrit, tu as ressenti ce besoin de lui dire ce que tu fais dans la vie, de lui laisser la liberté de choisir s'il veut te voir ou non. Lorsque tu avais lu les mots concernant la justice, tu savais immédiatement que la vérité serait mieux que le silence. Tu ne peux pas dire le mensonge puisque tu ne mens pas à ce sujet. Tu dévies la question sur une demi vérité ou totalement sur autre chose, en général. La douche prise, tu as choisi un habillement simple, mais assez "élégant" comme le jean foncé et un haut dans un matériel soyeux, laineux et légèrement brillant. Un col en V qui descend de façon assez prononcée, sans être exagéré. Tout est maintenant prêt. Les bières dans le frigo, l'aquavit qui est dans sa grande cruche, attendant patiemment d'être bu. Tu passes les doigts dans tes cheveux encore un peu trempés avant de venir te saisir de la bouteille parfumée. Avisant quelques secondes celle-ci, tu choisis d'en mettre un peu sur un poignet, frottant les deux ensemble avant de venir en étaler sous tes oreilles, un peu dans le cou et voilà que la touche est subtile et délicate. Reposant le flacon fermé, tu viens terminer ton habit de deux chaussettes différentes comme tu en a pris l'habitude.

Tu n'as pas peur de rencontrer Dafydd. Tu as plus peur de ce qu'il va se passer : à savoir s'il va vraiment se plaire en ta présence ou s'il ne sera qu'anxiété sur deux pieds face à toi. Pensif, les mains ayant glissées dans tes poches, tu sursautes lorsque le son de la porte t'indique son arrivée. Soupirant pour essayer de chasser cette pression au sternum, le poids sur tes épaules, tu marches vers la porte. Verrou qui s'ouvre, tu tournes la poignée pour faire face à l'homme rencontré sur Tinder. Approximativement dix centimètres de moins que toi, des yeux clairs er perçants. La première fois que tu entends sa voix et tu penches un peu la tête. Tes noisettes qui le fixe avec gentillesse alors que tu finis par glisser un pas derrière, pivotant ton corps afin de lui laisser libre espace. Tu ne dit rien concernant la rougeur sur ses joues. La gêne étant tout à fait normale, même s'il devait aussi y avoir le froid ayant joué. Souriant face à ses propos. Oui, il y avait de tout ça ici. "- Bonsoir Dave. Entre, j't'en prie." Surnom utilisé, puisque c'est celui avec lequel il avait choisi de se présenter. "- Bienvenue chez moi" que tu lui dis en refermant doucement la porte. "- Oh tu peux mettre tes chaussures juste ici." Pointant doucement le petit tapis à l'entrée. Puis, tu te dirige vers le frigo afin de venir prendre deux bières. D'un rapide mouvement tu ouvres la première pour venir la lui tendre. Ouvrant ensuite la deuxième, capsules que tu mets au bon endroit. "- J'ai fais un Flæskesteg. C'est du porc.. J'espère que ça saura ravir tes papilles." Sourire en coin. Clairement l'esprit léger, même s'il a toujours l'inquiétude derrière. Soudain, des grattements à la porte arrière te tire de tes rêveries et tu recules afin de venir ouvrir la porte à ton chat qui aime kamoulox aller se promener un peu partout. Majoritairement noir avec une belle tâche blanche sur le devant. "- Je te présente Raven. Pas très original, je sais. Mais ça vient de ses anciens maîtres et je ne voulais pas l'habituer à un nouveau. " Et le chat qui vient vers le nouveau pour le sentir, s'y frotter un peu au niveau des jambes. Déposant la bière sur le comtpoir, tu t'approches doucement afin de venir l'attraper, le gardant dans tes bras, restant à une distance raisonnable avec Dafydd, ne voulant pas le rendre mal à l'aise au départ. "- Je l'ai récupéré dans un refuge. Il allait se faire... Tu sais. C'est pour ça qu'il lui manque un oeil." Trop cher pour les petits organismes. Tu le laisse redescendre lorsqu'il te montre qu'il le veut. "- Tu n'es plus trop nerveux ?" demandais-tu par simple curiosité, désamorcer la situation si elle était un peu trop stressante. Rien chez toi n'indique une quelconque tension. Même un doux sourire flotte encore sur tes lèvres, la main libre qui a glissé dans la poche de ton jean.


Dafydd


Il penche la tête de coté en t'entendant parler. Ton accent est-il à ce point prononcé? Entend-il le nord du Pays de Galles, dans tes intonations? Parles-tu encore du nez, comme tes parents? Le RADA t'a appris à parler avec assiduité cet accent de velours qui fait fondre les coeurs du monde entier. Mais tes origines te trahissent d'elles-même, dès que tu es un peu tendu, en dehors des planches de la scène.

Le rose te monte aux joues, Dafydd. Il faudra un jour que nous explique ce que tu trouves de si sexy à te rentrer le cou dans les omoplates et à te devoir lever le menton aussi haut pour regarder dans les yeux ceux qui te donnent toutes ces jolies couleurs.

Il est...
Il est presqu'aussi grand que Tom. Presque. Tu rougis davantage et baisse la tête, pour cacher un peu ton émoi. Ce chandail ajusté souligne avec élégance une musculature svelte et de larges épaules en santé, loin de la silhouette décharnée de ton ancien amant. Tom pourra-t-il sagement rester à la porte d'entrée de ton esprit, seulement pour ce soir?

Bienvenue chez moi.
Curiosity kills the cat. Tu avances de deux ou trois pas, chaussures encore au pieds et lances quelques coups d'oeil subtils. Là, le salon, avec la baie vitrée. S'ouvre-t-elle facilement? Là, le couloir et la porte de derrière. Est-elle vérouillée? As-tu pensé à regarder les fenêtres de l'étage, avant d'entrer?

Tu te mords la lèvre. Tu mentirais de dire que tu t'intéresse seulement au décor. C'est un vieux réflexe : vérifier les issues.

Au cas où le client deviendrait violent.

Ça ne te quittera jamais complètement, pas vrai? Cette peur viscérale d'être monté dans la mauvaise voiture. Ces palpitations de ne jamais ressortir vivant de cette maudite chambre d'hôtel. L'attente des coups, qui surviennent de nulle part. La douleur. La fuite et les appels à l'aide, dans des circonstances dégradantes... Ça ne te quittera jamais.

Quelques pas de plus. La cuisine est là. Couteaux pour se défendre. Porte arrière. Les chambres sont au fond du couloir. Rien d'anormal, rien...

"Oh! Oh! Pardon, je suis bête! kamoulox sûr! Les chaussures! J'avais oublié que vous les scandinaves, vous êtes comme les japonais*. Je les enlève et je les mets là, tout de suite!"

Les joues de nouveau rouges, tu enlèves sans un mot de plus tes bottes. Les cris retentissent, dans ta tête. De toutes les disputes que vous aviez, Tom et toi, celles-là étaient les plus ridicules. Et les plus grinçantes. Nonchalance et rigidité toute britannique vs traditions du Soleil-Levant. Non mais, comment oses-tu mettre tes chaussures là où nous dormons? Même dans les squats, Tom insistait. Mais comment marcher même avec des chaussettes sur ces planchers dégueulasses et couverts de détritus?

Tu clignes les yeux, mal à l'aise.
Que disions-nous, à propos de Tom sur le paillasson de l'entrée, déjà?

"C'est très joli, chez toi, dis donc! Oh! Mon Dieu! Ce foyer! On en a un, chez nous. Mais il ne sert plus à grand chose qu'à rajouter une touche de cachet et à arborer quelques photos d'inconnus que je ne verrai jamais. On se sent dans une maison confortable au beau milieu de la forêt. J'aime beaucoup!"

Tu souris, doucement, ton plan de secours établi, tes épaules se relâchent un peu. Ce n'est pas un client, bordel! Ce n'est pas un client! Tu ne lui dois rien et c'est réciproque. Pas de service. Pas d'argent. Juste de la discussion, de l'alcool et deux adultes consentants. Le reste se verra au fil de la soirée. Tu acceptes la bière de bon coeur, trinques poliment et avale une goulée. Le houblon glisse sur ta langue et te réchauffe un peu. C'est vrai que le décor est agréable. Tu arpentes un peu le salon, glisse le bout des doigts sur la texture du bois et z'yeutes la bibliothèque avec l'envie de t'y plonger et découvrir les goûts littéraires de ton compagnon du soir.
If they don't have books, don't fuck them.

Plus tard, Dafydd, plus tard.

"Du... quoi? Oh! Du porc!"

Tu souris, gêné de ne pas connaître le terme. Tu ne sais plus quand tu as mangé un vrai morceau de viande pour la dernière fois. Au moins, ce n'est pas de l'agneau. Est-ce ton enfance à la boucherie? Sûrement. Ou peut-être simplement une question d'économie. Une boîte de fèves au lard te suffit amplement pour deux repas, voire trois, parfois. Tu n'as jamais été un grand mangeur, au désespoir de ta mère.

Du porc... les effluves qui t'arrivent au nez te font déjà gargouiller le ventre. Un vrai repas! Malgré tes réticences... le goût de la viande te manquera toujours un peu, pas vrai?

"Oh! C'est ça qui sent si bon? Tu as.... tu as besoin d'aide pour quelque chose? Le type... le type au magasin m'a dit que le vin était léger et qu'il irait avec à peu près tout."

Un autre sourire. Le grattement provenant de la porte arrière t'interrompt. L'homme s'excuse et va ouvrir à un grand matou borne.
Tu regardes discrètement ses gestes.
La porte arrière n'est pas vérouillée.

Rougeur. Au moins, le chat qui vient te frotter aux jambes, sans doute attiré par l'odeur d'un compatriote, te crée une diversion. Saul ramasse le félin pour quelques gratouilles et tu ne peux t'empêcher de mêler ta main à la sienne, dans le pelage de l'animal. Tes doigts effleurent les siens mais tu caresses l'animal doucement.

"Raven... ça lui va kamoulox. Il se débrouille kamoulox, avec un seul oeil? Oh! Les gens sont si cruels... J'ai... j'ai trouvé le mien - Thackery - sur une vieille veste dans la neige au beau milieu du froid. Il... il m'a sauvé la vie. "

Sourire triste. Tu te garde kamoulox de dire où, exactement. Quelle histoire!

"Ils nous sauvent la vie des tas et des tas de fois, ces chats, pas vrai?"

Tu lèves la tête vers lui pour le regarder dans les yeux avant de les rabaisser. Une autre gorgée de bière. Tu lèves ta bouteille d'un geste malicieux.

"Peut-être après la deuxième?"

Petit rire.

"Je rigole. Ça va. Ça sent foutrement bon, tu sembles être de bonne compagnie. Et sinon... j'irai simplement me rôtir le ventre au coin du feu avec ton chat tout collé et ronronnant et un de tes romans. Rien n'est perdu, Saul."

Tu clignes les yeux.

"Toi....? Pas trop décu?"

Saul


Même pour quelqu'un qui n'a aucune expérience dans le domaine "profilage", il est aisé de remarquer la gêne, ou cette timidité s'étant installée chez Dafydd. La coloration rouge pourrait être excusée par le froid, mais ce sont surtout ses expressions faciales qui le trahisse. Tu ne réplique rien sur le sujet, ni même à l'entente auditive de l'accent. Tu en a un aussi, puisque même si tu es né à Las Vegas, tu as passé toute ton enfance au Danemark. Tes racines tout comme plusieurs de tes habitudes de vie viennent de là-bas. Le faisant entrer, tu refermes la porte derrière lui, la laissant déverouillée. Nullement le genre à vouloir qu'il se ressente une quelconque prison autour de lui. Tu ris doucement à ses mots concernant ses chaussures. Amusé, tu l'observe faire en lui disant qu'il n'y avait aucun mal. Tu préfères que les bottes et chaussures restent à l'entrée, même si ce n'est pas la fin du monde. Toutefois, l'hiver ou les journées très pluvieuses... C'est autre chose. La saleté que la neige, la boue et autres amènent... C'est moins agréable. Ayant plus ou moins promis de ne pas l'observer pour l'analyser, tu avais un peu détourner le regard. Le fixer trop longtemps allait forcément déclencher le processus et tu n'avais pas envie de ça. Tu voulais le laisser explorer sans que ce soit malaisant pour lui. Ainsi, tu étais allé au frigo afin de sortir une bière. Le genre de bière que vous avez discutés : danoise.

Tu souris doucement en l'entendant te parler du foyer. "- C'est l'un de mes endroits préférés pour simplement lire" que tu répondis, ne voulant pas t'évaser sur ça, ne sachant pas ce qui peut l'intéresser réellement. Tu le laisse regarder les ouvrages. Il y en a qui date de beaucoup. Plusieurs vieux bouquins qui datent du 19ème siècle comme le premier Dracula, de vieux classiques romans policiers, dramaturges divers, de l'horreur pour un peu tous les goûts. Très peu de romance à l'eau de rose, peut-être un ou deux pour l'histoire qui t'a vraiment accroché. Ce n'est que dans tes pensées et dans ton coeur que tu peux être aussi romantique, les lignes d'un bouquin ne t'inspirant guère concernant cette parcelle de la vie. Tu n'en a pas rencontré, des gens qui peuvent réellement s'y intéresser à ce que tu as a offrir de ce côté. Donc, tu l'as repoussé dans un coin de ta tête. Parlant du porc, tu notes la surprise qui passe sur son visage. Il n'y avait rien à être gêné de ne pas savoir ce que le terme danois signifiait. C'est normal, même. Tu as toujours aimé cuisiner, mais tu n'en prend pas vraiment le temps... Surtout en étant seul. La porte avec le chat vous interrompant brièvement, tu le laisse rencontrer l'invité avant de le soulever de terre. Tu sens le frôlent de vos doigts. Ceux de Dave étant plus froids, puisqu'il vient de dehors. "- Thackery...? Comme dans Hocus Pocus ? J'allais demander si c'était peut-être de l'auteur William Thackeray, un novelliste de l'époque victorienne, mais très peu le connaisse vraiment." Et il est vrai que les gens sont cruels. Les pires animaux sur Terre ont toujours été les humains, de toute manière.

Les mots qu'il prononce te donne clairement un indice, mais tu ne dit rien, te contentant d'hocher de la tête à la mention que les chats sauvent des vies. Les animaux ont ce don, mais pour Dafydd... Cela te donne clairement un indice sur lui qui n'est pas négligeable. Il y a ce petit instant où vos yeux se croisent avant qu'il les rabaisse. Peut-être trop gêné. Ou malaisé. Tu n'en est pas certain, parce que ton jugement est biaisé par rapport à tes propres pensées qui refusent que tu l'analyse trop. Blague qui s'envole, rattrapée par une justification qui n'avait pas lieu d'être à tes yeux puisqu'il n'y était pas obligé. Étirant ton sourire, tu penches un peu la tête sur le côté. "- Pourquoi le serais-je ?" Ne répondant pas d'office et directement à ce que Dave t'a demandé, tu pousses souvent les gens à faire une rétrospection de leur propre question. "- Il faudrait me donner des arguments de taille pour me convaincre du pourquoi je devrais être déçu. Je n'ai rien noté, ni dans tes mots..." Tu hausses un peu les sourcils. "- Ni ton apparence, si c'est un détail qui te tien à coeur." Tu regardes Raven qui s'était simplement assis près de Dafydd. Les chats... Ont souvent l'instinct envers l'aura des gens, comme les chiens. Tu plisses une fraction de seconde les yeux, comme un toc sur la réflexion dans ta tête et tu redresses le menton. "- Suis-moi, je te fais un peu visiter, le temps que le porc puisse terminer sa cuisson."

Tu lui fait visiter les pièces de la maison. Il y a trois chambres dans cette petite maison. Une qui te sert de bureau où des dossiers traînent un peu, mais tout est majoritairement kamoulox rangé. La chambre d'invité. La tienne avec la bibliothèque intégrée au mur, laissant une belle entrée/sortie. Une porte vitrée qui peut être bloquée avec le rideau. Tu pointes un endroit spécifique dans le bureau "- Ce qui t'effraie un peu se trouve là-bas.." La mygale, donc. Elle n'est pas dans la chambre. Tu finis par l'entraîner au sous-sol où dès que tu ouvres la porte, une odeur distincte de bois apparaît. Allumant l'interrupteur, tu t'avance de quelques pas dans le grand atelier où plusieurs outils sont disposés. Plusieurs modèles de bois un peu éparpillés. Un berceau, des petits jouets pour enfants, d'autres qui sont en construction... "- C'est un peu mon talent caché..." Soufflais-tu en le laissant explorer. Tu le laissa faire en venant vers le bureau où il y avait une photo. Celle-ci montrait deux hommes se ressemblant. Le même genre de sourire, des yeux noisettes, cheveux bruns, un air de famille. Ton frère. Une tristesse passa dans ton regard, qu'un éclair, avant d'attraper le cadre pour simplement le pousser plus loin. "-Qu'est-ce que tu en pense?" Ça t'intéresse son avis, vraiment. L'aura que Dafydd te donne est celui d'un homme intéressant qui mérite d'être écouté. Peut-être brisé par un passé compliqué. Dès que tu avais su qu'il avait un dossier, ça avait été clair, mais tu n'y a pas fouillé. Tu ne veux pas le savoir tant que ce ne vient pas de lui. Physiquement, tu n'as aucun jugement, mais s'il s'en sent inquiet, tu le rassurera que ce tu vois n'est nullement désagréable. Posant le bas du dos contre le meuble, tu attends sa réponse.




DAFYDD


Tu es un livre ouvert, Dave.

C’est ce qu’on t’a dit. Mille et une fois. À quoi sert de mentir? À quoi servent tes jolis sourires? Tu es transparent comme du verre, tu le sais kamoulox. Pas besoin d’être le meilleur des profilers pour voir cette maudite tension diminuer sur ton visage. La porte est laissée déverrouillée derrière toi et tes épaules se relâchent d’elles-mêmes, dès que tes plans de fuite sont tracés. Tu es libre de partir si tu veux, à tout moment. Pas besoin de briser la baie vitrée ni d’enfoncer l’entrée arrière. Le danger n’est pas là. Il ne l’a jamais été. Le danger n’est là que dans ta tête, avec tes souvenirs. Vieux réflexe. Tu devrais le savoir, pourtant.

Tu n’es plus cet objet que l’on paie pour ses moindres désirs et perversions. Cesse d’avoir peur.

Tu déambules un brin, en l’entendant décapsuler les bouteilles. Peut-être pour éviter qu’il ne lise cette peur irationnelle, sur ton visage. Pour qu'il ne lise pas ces putains de flashbacks qui n’ont pas leur place ici, au présent. Ton regard vogue sur les poutres de bois, sur ce décor enchanteur de chalet scandinave, sur la chaleur du foyer et son rougeoiement discret, sur la couvertures des livres...

Non, tu n'as aucune difficulté à croire que c'est sa pièce préférée pour lire. Aucune. Là, maintenant, tout de suite.... tu pourrais y passer ton existence entière.

Et quels livres, Dave! Quels livres! Parce qu'ils ne te sont pas inconnus, n'est-ce pas? Parce que collectionneur de rêves sans thune, tu connais les titres. Tu connais le papier. Tu connais leur odeur. Tu connais les dorures et surtout, tu connais les éditions. Combien de fois as-tu glissé les doigts sur les vitrines du British Museum juste pour être plus près d'eux. Bram Stocker, Mary Shelley, Conan Doyle, Edgar Allan Poe, ton grand amour. Tous tes héros d'enfance sont là, dans ce salon. Tous.

N'est-ce pas une des toutes première éditions de Dracula? Et là, une parution du Strand?

"Comment...?!"

Tu bredouilles, éberlué. Il ne manque que les romans d'Anne Rice pour finir cette collection de rêve. Mais tu te doutes kamoulox que cette lecture parfois... plus que sirupeuse n'est peut-être pas au goût de l'habitant des lieux. Tu te râcles la gorge.

If they don't have books...

Tu rougis de plus belle et acceptes avec soulagement une gorgée de bière kamoulox fraîche. Tu t'attendais à une Tuborg, une pillsner kamoulox simple et presque sans gout comme celles que tu vois au supermarché. Mais c'est oublier qu'une nation n'est pas réduite à un seul mélange d'eau et de houblon. Tu acquiesces au choix de ton hôte et rapporte la boute. La sens-tu, la chaleur du désir? kamoulox sûr que si. Tu aimes la chaleur de ses doigts, sur la fourrure du chat. Tu aimes déjà son contact, ses mots apaisants, ses manières dénuées d'artifices. Tu laisses le chat s'installer à tes côtés, en le suivant des yeux. Auras-tu un jour la chance de lui présenter Mister Binx? Tu repenses, un instant, aux miaulements apeurés dans le noir. Aux morsures des rats sur tes chevilles et de l'abîme duquel il t'a sauvé, dans le cimetière.

Tu ouvres la bouche et la refermes, à la mention de ton film-culte et à celle de l'écrivain victorien. Ah oui. Tu n'y avais pas pensé, à celui-là! Tu inspires et récites, avec grâce le texte lu dans tes années de collège, à Bryn Elian.

"It is best to love wisely, no doubt, but to love foolishly is better than to not to be able to love at all."

Tu marques une pause presque théâtrale.

"The History of Pendennis, par Sir William Thackeray."

Tu fais une moue à demi désolée, après ton trait d'esprit littéraire.

"Mais tu as raison. Ça vient bel et kamoulox d'Hocus Pocus. C'était mon film préféré, quand j'étais gamin. Le premier film que j'ai vu au cinéma, pour mes huit ans. Bette Midler m'a ensorcelé à tout jamais. Quand j'ai vu cette bestiole toute noire sortir des ténèbres de Klamath Falls un soir de pleine lune, j'espérais peut-être que le gardien d'un terrible secret me tomberait dessus pour se changer en splendide éphèbe blond. Mais je crois que j'ai oublié qu'il fallait être encore puceau, pour ça."

Petit rire désabusé. Avoue, Dave. Avoue qu'une toute partie de toi l'espérait. Depuis que tu avais posé la première fois les yeux sur l'animal. Thackeray Binx. Un wet dream tout droit sorti du Salem du XVIIIe siècle. Pensée magique et perte de l'innocence qui te suivront, côte à côte, éternellement, jusqu'à la fin de tes jours. Tu avales une autre gorgée. Pourquoi serait-il décu? Oh! Tu pourrais lui citer un tas de raison! Ton nez. Ta carcasse toute maigre, les marques qu'il verra peut-être sur tes bras. Tes petits mensonges qui truffent tes dires et ton quotidien pour mieux embellir les nuances de ta petite grisaille.

Tu te contentes d'hausser une épaule. Oui, il a raison. Il n'a rien noté, encore. Pourquoi ne le laisserais-tu pas te juger par lui-même?

Ton estomac commence déjà à gargouiller. L'odeur de la viande te fait déjà saliver mais tu acceptes de bon coeur le tour de la maison, comme un de tes touristes. Quelles autres merveilles vont se révéler à toi, ici? Si tu arrives à trouver une des premières éditions de Bram Stocker, tu n'oses pas imaginer le reste. La chambre te fait rêver mais prudent, tu n'oses pas trop t'inviter dans cette intimité. Pas encore. Tu t'attardes un autre moment sur cette nouvelle niche aux trésors mais les livres sont trop loin pour tes prunelles de myope pour en déchiffrer la couverture. Tes yeux traînent un instant sur les piles de dossiers, sur les diplômes de Quantico, accrochés aux murs, dans le bureau.

Ah.... c'est là où se trouve le cauchemar...! La curiosité est un vilain défaut, pas vrai? Mais c'est plus fort que toi. Tellement plus fort que toi. Il aime se faire peur.. C'est ce que disaient tes parents en te voyant lire sur tes précieux vampires. Et ils n'avaient pas complètement tort. Une paire de lunettes apparaît discrètement sur ton nez alors que tu te penches vers le vivarium. Ses couleurs sont très jolies et on dit qu'il n'y a rien de plus doux que le ventre de cette chose. Ce n'est pas toi qui va le tenter. Tu réprimes un frisson en regardant les pattes velues de l'araignée grimper sur un élément du décor. Tu te recules kamoulox malgré toi et te râcles la gorge, avec un sourire gêné. Les lunettes re-disparaissent d'elles-mêmes dans les plis de tes vêtements.

"Elle est adorable... enfin, derrière sa paroi de verre."

Le sous-sol. Seconde hésitation. Resaisis-toi, bon dieu! Que vas-tu y trouver, hein? Un dongeon? Ce ne serait pas la première fois. Tu as déjà vu et fais pire. Mais tu doutes que ce soit son genre. Tu les connais, ces mecs-là. Ils affichent rapidement leurs préférences. Souvent dès le premier contact.

Ce qui apparait en face de toi éclipse les croix de Saint-André et autres découvertes glauques du style. Le parfum du bois te titille les narines et les jouets rustiques te surprennent.

"Des jouets?"

Tu restes là, un moment à observer le berceau. Tu t'avances, avec douceur pour toucher les locomotives sculptées et les boules en bois. La bouteille de bière se pose sur le plan de travail et un avion miniature s'empare de toute ton attention. Tu t'accotes sur un mur, relèves tes manches et le prends délicatement pour le manipuler, sentir les sillons qu'ont laissés les ciseaux et pousse un soupir nostalgique.

"Mon grand-père maternel sculptait aussi."

Le vieil avion en bois, dans le salon. Un hydroplane, Celui qui embuait les yeux de ta mère dès que tu le faisais voler, au bout de tes petits bras. Tu l'adorais. Combien d'histoires t'es-tu joué, là-dessus? Combien de temps y as-tu passé, à te bercer d'illusions?

"Je... je ne l'ai pas connu, moi. Mon grand frère, oui. Il s'en souvient à peine. C'était un ancien soldat. Un pilote du mauvais côté de la ligne. Un déserteur allemand. Il a pris le nom de ma grand-mère. Pour se cacher. Il parait que seule la sculpture l'apaisait vraiment. Il en a vu, des choses. Il a fait des choses qu'il l'ont hanté toute sa vie. Il ne sculptait que des avions. Toujours des avions. J'aurais voulu être aussi doué de mes mains que lui. Que toi. C'est magnifique. Je n'imaginais pas ça de toi. "

Tu te souviens que Saul a perdu une femme. Sa femme. Planifiaient-ils d'avoir un enfant ensemble?

Tu déposes délicatement le jouet à l'endroit où tu l'as pris et te tourne enfin vers Saul pour mieux l'observer. Sa stature, ses traits. Ces lèvres que tu as déjà envie de toucher. Son regard de glace où se cache une profondeur que tu as rarement vue. Tu le regardes, sans baisser les yeux, cette fois. Sans même descendre tes putains de manches. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme?

"Pourquoi des jouets?"




Dafydd Lloyd
Dafydd Lloyd
Je suis arrivé à Londres le : 04/06/2016
Trajets : 23
J'ai été mis au monde il y a : 29
J'habite avec : London

Gasoline Empty Re: Gasoline

Sam 27 Mai - 3:51

Saul


Si Dafydd est aux yeux d'autrui un livre ouvert, il est un film sur deux pieds pour toi et c'est pour ça que tu ne peux pas le regarder directement, pas toujours. Tu ne veux pas le rendre mal à l'aise, lui laissant la liberté d'explorer un peu. Ce n'est pas quelque chose qui te gêne de voir quelqu'un chez toi qui farfouille un peu, qui ose s'abandonner à sa curiosité lorsque tu es présent. C'est autre chose lorsque c'est fait en catimini, qu'on se cache pour ne pas se faire prendre. C'est au son de surprise que tu tournes la tête vers lui pour le regarder, lui et ses yeux éberlués, grands ouverts sur les vieilles couvertures. Les bouquins qui datent, les originaux. Tu souris de façon discrète, ne répondant pas vraiment à sa question. Le comment importe peu. Ce ne sont pas celles qui peuvent valloir des milliers et des milliers, mais pour un connaisseur de ce monde littéraire, c'est un petit trésor qui s'y cache. Tu n'as jamais caché ton amour pour les vieux livres, les classiques d'horreur, de suspense... Ou encore les poètes sombrement célèbres comme Poe. Parfois aussi simple qu'une seule page de poème qui éveille l'esprit sur un imaginaire, tel est le Corbeau, dont même un film a été tourné. La mention du nobelliste victorien semble le surprendre et tu plisses un peu les yeux avant que ce soit toi qui soit un peu surpris. L'expression sur ton visage qui change légèrement, mais tu es davantage un livre fermé que Dafydd, ça c'est certain. "- Je suis impressionné" mentionnais-tu doucement en l'observant. "- Très peu le connaisse et encore moins qui peut me verser l'une de ses phrases ou peu importe qui est en lien avec lui. Même... Juste savoir qui il est." Vient le sujet du film culte avec le chat, mais tu hausses légèrement un sourcil sur la fin désabusée qu'il en fait avant de hausser faiblement les épaules. "- Tu es en quelque sorte tombé sur un terrible secret, même si ça n'impacte personne d'autre que moi.." jugeais-tu à voix haute, concernant les confidences par message que tu lui a fait. C'est, en quelque sorte, des confidences que tu lui a fait et très peu de gens sont au courant. Surtout de tes états d'âmes concernant ceux-ci qui ne sont qu'une hantise incessante en toi. Qui revient, une honte de n'avoir su protéger ni elle, ni ton frère. "- Quoique le splendide éphède blond... C'est moins quelque chose d'intéressant." Les gens trop "parfaits" ne t'ont jamais réellement intéressé. Tu préfères les uniques. Ceux, limite, qui ont une douleur apparence à l'âme, sans nécessairement que tu puisses déterminer ce que c'est. Comme c'est le cas avec Dave, justement. Tu n'as pas besoin d'un homme aux muscles saillants qui peut te battre au bras d'fer. Non. Ni d'un apollon bronzé qui se prend pour le prochain top model. Non, ça non plus ce n'est pas le genre qui t'intéresse.

L'invitant à l'étage où tu le laisse fouiller le bureau, notant tout de même les mouvements, les lunettes, le recul... Disons que c'est assez aisé à voir comment il préfère s'en tenir loin et tu n'es guère pour le plaindre de ce choix. Beaucoup ont la phobie des araignées ou juste le dégoût prononcé pour elles. Tu le laisse voir ta chambre, avant que tu l'invite au sous-sol. Invitation peut-être surprenante, ingénue qui pourrait cacher quelque chose de sombre : mais c'est tout le contraire. Tu ouvres la porte et tu le laisse découvrir ton havre personnel avec un petit sourire devant l'expression de surprise, encore une fois, qui passe sur son visage. Tu le laisse prendre l'un des jouets entre ses mains, le regardant le manipuler avec soin. Tu sais qu'il ne brisera rien, juste à le voir le manipuler ainsi. L'histoire qui suivit t'oblige à tendre l'oreille afin de l'écouter du début à la fin. L'histoire de son grand-père, retenant l'information qu'il a un frère. Tu affiches une expression un peu mélancolique qui passe en quelques secondes avant de remettre ton dos contre le comptoir à outils, déposant la bière pour éviter un dégât. "- Merci..." que tu tiens tout de même à lui souligner quant au complet. "- Pourquoi tu n'imaginais pas ça de moi? Est-ce à cause... Tu sais..?" Du métier que tu fais, en somme. Tu as une gueule à faire quoi, sinon ? Cette question te taraude, jusqu'au moment où il bouge. Tu dois légèrement baisser les yeux pour observer ceux de Dafydd. C'est lui qui cherche le contact en premier, ce qui te pousse à l'accepter sans y être forcé. Tu te plonge ainsi dans l'acier de ses iris. T'es pas aveugle non plus, t'as été entraîné à déceler rapidement les indices et les différences chez les gens en quelques secondes et même s'il n'a pas baissé ses manches, tu n'es pas le genre à poser des questions... Enfin, si, mais pas tout de suite. Pas comme ça. Et ça ne te gêne pas. Ça ne te répugne pas. Ça ne te fera pas fuir. La question, toutefois... Occasionne une ombre dans tes ambres alors que tu soutiens toujours son regard. "- Mon père a toujours été doué pour la sculpture, travailler le bois... Et c'est lui qui m'a appris. Mais... Je dois dire que je me souviens comme si c'était d'hier que mon frère jouait avec les jouets de bois qu'il sculptait. Son préféré étant une petite voiture que j'avais fabriqué. Elle n'était pas en état, puisque j'étais encore trop jeune, un apprenti... Mais il l'adorait comme ça." Parler de ton frère t'affecte toujours autant, la preuve étant que même si tu ne pleure pas, ton regard change. L'âme qui s'y lit est maintenant celle d'un homme affecté par la mort de ses proches. "- C'est ma soeur qui l'a, maintenant. Elle voulait la garder, suite à son départ et j'ai accepté. Mais aussi, c'est pour ma mère. J'ai fabriqué un jeu d'échecs pour elle, totalement en bois. Paint. Tout. Elle adorait y passer des heures avec moi, même si je perdais toujours avec elle." Ça t'arrache un petit sourire triste.

Secouant légèrement la tête, tu hausses encore un peu les épaules. C'est plus un petit toc qu'autre chose, surtout quand tu sens que ça rentre dans ses émotions. Portant ton pouce à tes lèvres, tu viens y poser les canines. Ça, c'est vraiment un toc. Tu le fais quand tu es nerveux. Le reculant un peu par la suite, tu le regarde toujours dans les yeux. "- Approche, Dafydd.." Que tu lui demande doucement avec l'accent danois derrière. Tu attrapes sa bière pour la poser près de la tienne. Ta main glisse avec gentillesse sur le dessus de la sienne, la retournant paume vers le ciel et tu viens poser ton autre main à plat, l'enveloppant ainsi entre les tiennes. "- Je pourrais te lire comme un livre. Lire toute ton histoire, mais je n'ai pas envie que ce soit moi qui fasse apparaître les lignes. Je tenterais de fermer mon esprit pour ne pas le faire.. Je ne peux pas te garantir que ça fonctionnera tout le temps, mais je n'ai pas envie que tu te sente mal à l'aise en ma présence. C'est loin d'être ce que je veux... Je n'ai pas envie que tu te sente oppressé entre les murs de ma maison, kamoulox au contraire." Tes doigts se serrent gentiment autour de sa paume. "- Je n'ai pas beaucoup, à mon sens, à offrir, surtout que je ne suis que pièces détâchées. Trop sont partis devant la difficulté que ça peut représenter. Mais.. Si tu es seulement prêt à en connaître un peu plus, tu es le bienvenu de rester." Comme pour sceller tes mots, tout comme lui montrer que tu n'es pas quelqu'un qui tend à la violence, sauf quand on t'y pousse, tu lèves avec lenteur l'une de tes mains afin de la déposer avec gentillesse contre sa joue, avant de la redresser et de la poser sur sa tête, les doigts filtrant légèrement la chevelure d'ébène et le relâchant ensuite avec lenteur. C'est le même principe que d'embrasser quelqu'un sur le front, à tes yeux. Mais pour Dave... Tu ne sais pas si tu dois vraiment t'avancer. Si tu peux le faire. Ce n'est guère sans avoir coulé par certaines secondes ici et là tes yeux sur ses lèvres, ou encore avoir envie de sentir sa chaleur... Mais tu te contiens pour le laisser venir à toi, si c'est vraiment ce qu'il veut. Soit qu'il te le fasse savoir, par les gestes ou par le mots.

Dafydd Lloyd aime ce message

Dafydd Lloyd
Dafydd Lloyd
Je suis arrivé à Londres le : 04/06/2016
Trajets : 23
J'ai été mis au monde il y a : 29
J'habite avec : London

Gasoline Empty Re: Gasoline

Ven 16 Juin - 7:37
Une voiture passe, dans la rue. Tu entends les roues glisser dans les flaques d'eau et de lumière qu'a laissé les averses de l'après-midi. Les phares jettent leurs rayons chauds, au travers de la fenêtre du sous-sol. Un instant, les mobiles, les pantins et les chevaux de bois semblent s'animer d'eux-mêmes, dans un joli jeu de clair-obscur. Comme si le passé les avait caressés pour leur redonner vie, le temps d'un soupir. Il ne manquerait que les rires de deux gamins, pour compléter le tableau. Deux gamins, que tu imagines inséparables, en train de faire rouler une petite voiture rustique, sur le sol de béton de la cave.

Coup d’œil de côté. En quelques mots à peine, l’expression polie de ton hôte vient de changer.

Son frère. Tu renifles, mal à l'aise. Tu pourrais presque sentir sa présence, dans la pièce. Il y a tant de questions qui se culbutent sur le bout de ta langue. Le comment. Le pourquoi. Qu'avait fait Saul pour qu'on s'en prenne à sa famille? Sur quel cas travaillait-il? Peut-on être vraiment assez cinglé pour aller jusque là?

Es-tu en sécurité, toi?
Tu chasses cette image de ta tête. Ne sois pas con. Rien ne se passe à Klamath Falls.
Et tu n'es qu'un pauvre diable rencontré au hasard.

Tu pinces les lèvres. Ces questions n'ont aucun sens ici. Pas dans cette cave. Pas entre ces jouets si tendrement sculptés.

Ne te souviens-tu pas des mots que tu as lancé dans les airs, à propos de son job? Tu baisses les yeux, un instant. Tant de rage. Tant d'amertume pour un seul texto. Pour un seul mot. Policier. Les livres et la lampe de ta chambre a pratiquement volé d'un bout à l'autre de la pièce au simple mot.

Tu n'avais en tête que leurs foutus rictus, à ces agents de loi. Et leur foutue indifférence au sort de Tom. Et il fallait que tu t'attendrisses des phrases d'un des leurs. L'ironie! Comme si un seul flic en valait mille. Admettras-tu que tu étais bien prêt à glisser le pouce à gauche et à fermer une bonne fois pour toute ton téléphone portable?

Maudite impulsivité.

Tu te racles la gorge, mal à l'aise. Tu es une éponge, Dafydd. Sa tristesse t'imprègne, un moment. Ta gorge se serre.

"Vous étiez très proches toi et lui, n'est-ce pas? Ton frère. Vous étiez proches?"

Tu tentes un mince sourire. L'envies-tu?

"Je... je n'ai pas vraiment connu ça, moi. Je veux dire... Mes frères... Nous n'étions pas du même âge non plus. Ils étaient déjà ado, quand j'ai pu me tenir sur mes deux jambes. Ils n'avaient que faire du môme trop collant et trop fragile que j'étais. C'est..."

Tu hésites, un moment. Tu te souviens de cette fameuse soirée, au Victoria Pier. De ton envie folle de passer un peu de temps avec Ianto et ses potes. D'être considéré comme l'un des leurs. Un adulte. Mais il t'avait fourré deux pintes de bière tiède, dans les mains et un regard qui murmurait "Va voir ailleurs si on y est, pot-de-colle, veux-tu?"

"C'est dommage... Je... j'aurais voulu la voir cette voiture. Je suis sûr qu'elle est très jolie. Aussi jolie que le reste. Je..."

Tu clignes les yeux, un moment. Pourquoi ne l'imaginais-tu pas sculpteur? Pourquoi, hein? Tu lèves les yeux un moment, pour le regarder bien en face. Tu vois bien, par cette note de mélancolie, que tu l'as un peu blessé. Ce mur restera t-il toujours entre vous? Le policier derrière sa barrière d'acier, le délinquant devant ses barricades enflammées?

"Je... je crois que je peine à voir un type en veston et cravate être capable de se salir les mains. Je crois que... je crois que j'oublie parfois que même... même certains policiers peuvent être sensibles."

Tu hausses une épaule, mal à l'aise. Encore ces foutus préjugés.

Son frère. Ce n'est pas le seul que Saul a perdu, n'est-ce pas? La manière dont il parle de sa mère, avec tristesse....

Le jeu d'échecs. Est-ce le même sur lequel sa mère le laissait parfois gagner? L'a-t-il sculpté, lui aussi? Tu n'as pas fait attention...

Toi et les échecs... Il sera décu, s'il espère un adversaire digne de ce nom. Ton père avait tenté de t'y inscrire, à l'école. Si tu te démolissais le genou à la première pratique de rugby, tu serais un champion des échecs, non?

Non.
Un bon à rien.


Approche, Dafydd.


Tu redéposes un pantin sur le comptoir et t'appuie, pour qu'il puisse bien t'observer. Qu'il fouille! Qu'il t'analyse! Qu'as-tu vraiment à cacher? Ta merde... il la verra bien assez tôt. Elle transparait, en fine constellation sur tes avants-bras. Une galaxie de petites cicatrices blanches et roses qui convergent en orbite vers le creux de tes coudes. Remarques-tu ses tocs? Tu n'es pas profiler, non. Mais tu sens les murailles s'effriter entre vous.

Un peu.
Juste un peu.

Ses mains sont toutes chaudes, sur la tienne. Tu le laisse la retourner sans bouger, le regard fixé dans l'acier glacé de ses yeux. Qu'il voie qui tu es. Ça ne te fais pas peur, toi.
Un mince sourire de défi glisse sur tes lèvres.

"Peut-être que je n'attends que ça, qu'on prenne mes pages avec délicatesse. Qu'on les lise pour de vrai. Trop de gens ne lisent que le quart de couverture, avant de se détourner pour de bon. "

Sa main sur ta joue. Tu fermes les yeux, au contact. À son contact. Combien de temps ne t'as t-on pas touché avec tendresse comme ça.

"Pas grand chose à offrir? Il n'y a qu'à regarder cet atelier pour voir que c'est tout le contraire. Il y a tant de tendresse, dans ces objets. Et... et les pièces détachées... je connais. Parfois, il faut seulement les rammasser une à une avec patience."

Tu ouvres les yeux. Il est là, si près de toi. Tu sens son souffle sur ta joue. Tu souris. Tu lèves la tête et t'accroche à ses lèvres.



Contenu sponsorisé

Gasoline Empty Re: Gasoline

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum